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L'Enfant de Dieu de McCarthy

Soumis par gerant le 27. Octobre 2007 - 12:39

Le lien du jour pour les bibliothèques de samedi concerne un reportage d'ABC News (qui n'est plus disponible) d'un prof lycéen d'anglais au Texas et que l'on a suspendu parce qu'il a donné à un étudiant de 15 ans un roman avec un assassin aux tendances nécrophiles. Ceux qui aiment la liberté de parole sur tout défendent le prof.

Je n'ai pas lu le roman de l'affaire. Ayant lu ce reportage, je ne vais pas le lire. Lorsque je pense à mes cours d'anglais lycéens, il y a des pensées qui reviennent. Il y avait un jour où le prof voulait nous montrer le film d'Alfred Hitchcock, Psycho. Nous les étudiants avons dû apporter des fiches de permission de nos parents parce que le film était classé pour les âgés de 17 ans ou plus.

L'année suivante, j'ai suivi un cours de « littérature moderne ». J'étais le seul à qui il restait encore une année du lycée. Ce prof, lui aussi, était dans son troisième année d'enseigner. J'avais une classe libre et j'ai décidé de suivre un cours de ce prof ; j'étais dans sa classe il y avait deux ans. Parmi nos titres étaient De Sang-Froid de Capote ; Johnny s'en va-t-en guerre de Trumbo ; Winesburg (Ohio) ; Soul Catcher (Preneur des Âmes) de Frank Herbert, qui a écrit la série Dune ; et L'Étranger de Camus (j'ai lu la v.o.f. pendant que la reste de la classe a lu la v.a.). Le sixième, c'était Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Albee. De mes souvenirs de l'ère de Bush père, la plupart de ces œuvres avaient des scènes sexuelles. Dans De Sang-Froid, l'un des assassins a essayé d'arrêter l'autre des rapports avec une ado. Johnny s'en va-t-en guerre avait la scène avec le soldat et son amie avant la guerre et une scène après la blessure du héros personnage principal. Soul Catcher avait la scène où une femme essaye de détruire l'innocence d'un garçon qui serait une sacrifice humaine. Oui, tous ces œuvres avaient des scènes qui mériteraient un classement restrictif au cinéma mais rien d'assez mauvais que le roman de McCarthy.

Une différence presque oubliée ici : L'Œuvre de l'affaire ne se trouve pas à l'étagère de la bibliothèque en attendant un liseur. L'œuvre est un devoir que l'élève doit lire. D'accord, il peut y avoir un choix de quel livre il pouvait lire. Si tout que l'élève savait du livre était le titre, personne ne pourrait lui blâmer d'être choqué. Également, il est possible (je ne sais pas ici) que les choix qui restaient pour cet élève étaient moins nombreux. Le semestre où j'ai suivi la litt moderne il y avait trois classes mais seulement assez de livres de chaque titre pour une classe à la fois. Ayant fini de lire De Sang-Froid, nous avons dû rendre au prof les livres afin que l'autre classe les lise.

Considérer la réaction avec un autre livre assez contesté. Supposer, au lieu de lire le journal d'un assassin fou de sexe, l'élève avait dû lire la Bible. Ou bien que la Bible se trouvait parmi plusieurs choix disponibles à cette classe. On pourrait bien suspendre le prof mais il ne ferait pas face à la peine de prison. D'un procès au civil, peut-être. Et il serait probable que Monsieur aurait des problèmes en trouvant un autre travail aux écoles gouvernmentales.

Encore une question : Le prof suspendu ici est-il simplement un bouc émissaire? Il n'enseigne que depuis 3 ans ; il n'a guère fini l'université. Je soupçonne que beaucoup des titres sur cette liste des cours préparatoires de l'université fussent choisis sans l'opinion de ce prof. Ce n'est pas comme si ce titre a été publié dans les trois ans derniers. Ce n'était peut-être pas lui qui a choisi ce titre. Il est même possible qu'il n'avait pas lu ce livre avant de le donner à son élève. Mais si l'on avait poursuivi les profs qui avaient mis ce livre sur la liste, alors, la stabilité d'emploi leur empêcheraient de discipliner ces profs-là.